Strichon

Strichon, un lieu-dit de Tilly, recouvre une ancienne sablière de 18 hectares située entre la drève du Tumulus, la drève aux Silex et la rue de Strichon (voir localisation ci-bas).

Au fil du temps, depuis la fin de l’exploitation au milieu des années 80, la nature a repris ses droits et le site est devenu à présent un site de grand intérêt biologique. Actuellement, il est officiellement considéré comme Site à Réaffecter (SAR).

En voici les preuves:
– Expertise scientifique du cabinet de B. Lutgen, ministre de la Nature, Forêt et Patrimoine (23/11/2009)
– Inscription officielle à l’inventaire des sites de grand intérêt biologique
– Extrait de la Revue du Cercle de Mycologie de Bruxelles
– Article de l’Association pour l’Etude de la Floristique

Le propriétaire voudrait vendre l’ensemble du site en parcelles pour le destiner à l’habitat. Pour faciliter l’acceptation de son projet, le propriétaire fait du green washing en annonçant la construction de logements passifs.

 

Nous sommes bien entendu favorables aux constructions passives mais il n’est pas question de sacrifier un site de grand intérêt biologique.

Le projet n’a pas encore été déposé officiellement à la Commune.
Il faudra être vigilant et se mobiliser en masse lorsqu’il le sera!

Il est temps de sauver ces rares sites d’exception qui existent encore près de chez nous!

Sous le plan, retrouvez l’ensemble des articles que nous avons publiés sur le sujet.

 

L’ancienne sablière de Strichon est une carrière d’une quinzaine hectares située à Tilly, à l’arrière du Bois Cochet, entre la drève du Tumulus et la rue de Strichon.

Le propriétaire actuel voudrait modifier le plan de secteur, actuellement repris comme zone d’extraction, pour lotir un ensemble de 400 appartements et habitations. Les travaux seraient étalés par phases sur une dizaine d’années. Si on considère une moyenne de 2 à 3 habitants par logement, cela représenterait un millier d’habitants supplémentaires et 600 voitures environ. La nappe phréatique serait également gravement menacée de pollution.

Le promoteur prévoit trois chemins d’accès: le premier à partir de la rue de l’Abbaye, à hauteur de la chapelle ND Auxiliatrice, le second par le prolongement de la rue de la Brasserie à Mellery, le troisième à l’arrière du Bois Cochet.
Pour donner une touche verte, toute l’ancienne carrière ne serait pas lotie mais garderait un plan d’eau et quelques zones arborées. Les techniques de chauffage feraient appel à la géothermie.

Le site n’est plus exploité depuis 1985. Le propriétaire avait déjà été tenté de le remblayer de déchets mais avait finalement renoncé devant l’opposition des riverains qui avaient organisé une pétition à l’époque. L’éclatement du scandale Mellery n’avait pas non plus arrangé ses affaires.

Depuis la fin de l’extraction du sable, la nature a repris ses droits et il s’y est développé, comme sur le site de Gentissart, depuis classé réserve naturelle et géré par la Province, une faune et une flore qualifiées par Natagora de grand intérêt biologique et reconnu comme tel par les scientifiques du CRNFB (Centre de Recherche de la Nature, des Forêts et du Bois) : « L’ensemble est remarquablement peu altéré par les versages et les dépôts de déchets. Le site présente un réel intérêt botanique, du fait notamment de l’existence de plantes rares comme la pyrole à feuilles rondes, la canche printanière, la cotonneuse naine et le pied d’oiseau. La faune entomologique renferme également plusieurs espèces intéressantes ». 

Pour le Cadev, il faut sauver ce biotope de la spéculation immobilière et le protéger par un statut de réserve naturelle. Idéalement situé entre la réserve de Gentissart et les bois autour de l’abbaye, il constitue un maillage écologique permettant aux animaux de trouver des zones refuge. Le projet immobilier ne présente d’intérêt que pour le seul promoteur ; pour les autres, il n’offre que des désagréments. Le Cadev mettra toute son énergie pour faire échouer ce projet et trouver une autre affectation au site. 

 

Le point sur Strichon (2013)

 

Voilà plusieurs années déjà que l’ancienne sablière de Strichon fait l’objet de spéculations.

Son propriétaire, M. Toumpsin, rêve d’en faire un vaste lotissement de plusieurs centaines d’habitations. Pour le Cadev,  le site est tout à fait inadapté : il est classé grand intérêt biologique par la Région wallonne,  il est excentré et poserait d’énormes problèmes de mobilité (rues d’accès étroites, pas de transport en commun à proximité, …), le projet détruirait le paysage et la zone tampon entre Villers, Tilly et Mellery, il accentuerait les risques d’inondations au centre de Villers, etc.

Le projet de lotissement est à géométrie variable : le nombre de maisons fluctue régulièrement ainsi que le type d’habitations. Ainsi quand M. Toumpsin s’adresse au MR, il parle de logements de standing ; quand il parle aux Ecolos, il évoque un habitat moyen avec du logement social.  Vis-à-vis de la Commune, il fait encore miroiter la possibilité de construire une maison de repos ou encore du commerce de proximité. Pour être dans l’air du temps, le logement serait passif avec des toitures végétales. On appelle cela du green washing : mettre un vernis vert pour faire passer la pilule.

Le but est de réaliser une affaire très juteuse : découper le terrain de 18 hectares en parcelles et les vendre le plus cher possible. A 100 euros le  m2 en moyenne dans l’entité, la recette escomptée pourrait s’élever à une dizaine de millions d’euros…

Ce projet embarrasse la Commune. Elle voudrait sortir son schéma de structure communal mais pour cela, se trouve obligée de se prononcer sur l’avenir du site.

Selon la législation sur les anciennes carrières, à la fin de leur exploitation, elles doivent être comblées et rendues à leur état initial.

Le problème à Strichon, c’est qu’en 1991 le ministre régional A. Liénard a décidé de destiner le site à l’habitat, moyennant enquête publique et révision du plan de secteur.  Pour le propriétaire, c’était le jackpot : les 18 hectares de terres de sablière étaient déclarées terrains à bâtir. Dans les faits, il n’y eut jamais ni enquête publique, ni révision du plan de secteur, en clair l’arrêté est resté lettre morte et le site a pris le statut de SAR (site à réaménager). Une version que conteste le propriétaire pour qui son terrain est quand même considéré comme à bâtir.

En décembre 2011, la Commune, dans le but d’éclaircir le statut juridique du terrain pour son schéma de structure, a interrogé le ministre de l’Environnement.

En janvier 2013, plus d’un an plus tard, le ministre Ph. Henry répond : « La situation actuelle – en droit et en fait – devrait justifier ce choix de manière objective et raisonnable,…, la règle étant que les options ne peuvent être incompatibles avec les prescriptions de la zone d’extraction », confirmant par ces termes le statut de zone d’extraction. Pour changer le statut, le ministre préconise l’adoption d’un plan communal d’aménagement révisionnel (PCAR) pour « clarifier les choix pour l’avenir du site », une procédure longue et complexe qui nécessite et enquête publique et révision du plan de secteur.

En résumé, le propriétaire n’a pas abandonné son projet, le site est toujours inscrit en zone d’extraction au plan de secteur, une autre destination passera par une procédure longue incluant révision du plan de secteur et enquête publique, le Cadev a demandé le classement du site en zone Natura 2000 et continuera à se battre avec les nombreux Villersois qui veulent le sauver (800 signatures récoltées précédemment). 

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